CE DRBP : Déclaration des élus CFDT faite en séance, voeux 2015...

CE DRBP : Déclaration des élus CFDT faite en séance, voeux 2015...

Information CFDT, Comité d'Etablissement Bassin Parisien 29 janvier 2015

Vœux 2015 à nos collègues Jean Lemierre, Président du Conseil d’Administration et Jean-Laurent Bonnafé, Directeur Général.

Chers collègues,

Tout d’abord, nous tenons à vous dire qu’il ne nous a pas échappé qu’après nous avoir vous-mêmes donné du « chers collègues » pendant la crise de l’amende américaine, vous en étiez revenus à plus de simplicité et de réalisme avec ce « Madame, Monsieur ».

Ceci étant dit, les collègues de la DRRP dont l’engagement et les efforts ont permis à nos clients de nous réitérer leur confiance, ceux qui constituent la richesse et la diversité des talents que vous saluez, ces hommes et ces femmes qui mobilisent toute leur énergie au service des clients, ceux dont la détermination et la capacité à réagir face aux difficultés vous permettent d’être fiers des résultats acquis, ceux qui constituent des équipes parmi les plus performantes, ne vous remercient pas tous pour vos vœux aussi chaleureux soient-ils.

En effet, des mots aux actes, il y a un pas que vous n’avez pas su franchir en 2015 en vous contentant d’une augmentation collective symbolique dans un contexte de réduction d’effectif.

Certains cadres dirigeants peuvent s’évertuer à dire que « our main asset is our people » (le personnel est notre capital principal) il est grand temps d’arrêter de ne considérer le personnel que comme un capital aussi « humain » soit-il, c’est-à-faire une variable d’ajustement des charges.

L’Homme, puisque c’est de cela qu’il s’agit en réalité, n’est pas qu’une donnée quantifiable, mesurable et ajustable au gré des calculs savants des exégètes des réductions de coûts. Ceux qui comptent en ETP sous la férule des dirigeants qui vantent les mérites des nouveaux « Temps Modernes » si chers à Charlie Chaplin, en sont venus à oublier les conséquences souvent funestes et désastreuses de ce type de logique productiviste.

En 2014, vous avez patronné l’exposition Wave ce qui vous a donné l’occasion de rappeler, comme vous n’arrêtez pas de le répéter si bien avec Préférence Client, qu’il fallait faire mieux avec moins.

C’est astucieux de votre part, mais pas franchement très franc quand on sait que la vérité se prénomme Simple et se nomme Efficient, avec son objectif d’économiser de façon récurrente 2.4 milliards en 2015 et 2.8 milliards en 2016.

D’ailleurs à ce sujet, nous restons dans l’attente du nombre d’hommes et de femmes que comprend ce chiffre puisque régulièrement vous vous refusez à nous le communiquer alors que nous savons que pour être estampillé « SIEF », tout projet doit préciser l’économie attendue en Equivalent Temps Plein, en m², en Run IT (technologie-informatique) ou bien en économie fournisseur.

Pour tous nos collègues, l’industrialisation des chaines de traitement se fait au détriment de la qualité réelle de nos prestations et de la qualité des relations humaines et sociales ainsi que des conditions réelles de travail.

L’écart non reconnu entre le travail réel et le travail prescrit d’une part, et des efforts d’agilité déployés pour le combler, ne cesse de s’accentuer.

En ne nous donnant pas les moyens d’une véritable offre de qualité (baisse constante des effectifs, et notamment de 900 personnes en France entre le 31/12/2013 et le 30/06/2014, 210 millions d’euro d’investissement pour 2.200 agences soit 95.000 euro par agence ce qui est insignifiant lorsqu’on sait que le coût de réfection d’une agence avoisine le million d’euro), vous obligez nos collègues à se contorsionner dans tous les sens pour parvenir à offrir un service de qualité à nos clients.

Puisqu’ils n’ont pas le choix des moyens, vous les obligez à intérioriser des contraintes que vous leur imposez.

Dites clairement que l’industrialisation et l’automatisation des process nous dirigent vers une banque low cost dans tous les secteurs d’activité et notamment dans ses boutiques aux produits normés.

Avec sa stratégie de marque, notre banque devient une franchise dans le prêt-à-porter bancaire.

Dites-le nous clairement plutôt que d’essayer de nous leurrer et finalement de nous décevoir comme le sont la plupart des collègues agiles, attentifs et chaleureux passés en mode Préférence Client.

Maintenant que nous avons dit cela, voici nos vœux.

Bien sûr, en premier lieu, nous vous souhaitons bonheur et santé.

Mais en ce qui concerne la prospérité, troisième élément de ce triptyque annuel, nous ne vous la souhaitons que si vous la partagez avec nous, en tant que dirigeants d’une banque socialement éthique et humainement responsable.

Nos vœux sont donc de pouvoir bénéficier d’une véritable reconnaissance humaine et financière en 2015 à la hauteur des efforts consentis par chacun pour permettre à notre banque d’occuper la première place en Europe.

Nos vœux sont aussi de vous rappeler que vos actes, vos décisions ont des conséquences politiques qui vont bien au- delà des limites des frontières professionnelles.

La déception et le mécontentement, quand ils ne sont pas vraiment reconnus et encore moins solutionnés, engendrent de la colère.

Celle-ci étant mauvaise conseillère peut venir alimenter certaines organisations et certains partis dont c’est le principal matériau.

En ne respectant pas les salariés ni les organisations qui les représentent et expriment leurs voix, non seulement vous ne répondez pas à la symétrie des attentions mise en exergue dans le cadre du projet Préférence Client, mais vous venez alimenter le ventre fécond d’où a surgi la bête immonde qui se repaît du malheur des gens.

En espérant que vous aurez enfin à cœur de nous remercier par des actes forts, et de mieux partager avec nous les bénéfices, nous vous souhaitons une très belle et profitable année 2015 !!!

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